mercredi 5 février 2020

Rio de Janeiro 2020

Ça commence très fort !


Vendredi : bal de l'école PORTELA


Sitôt parachutés à Rio le vendredi (très tôt le matin), sitôt présents à la répétition de PORTELA ! (très tard le soir).


Thème PORTELA 2020: GUAJUPIA, une terre sans mal

Encore un peu endormie du voyage, je me réveille complètement dès les premières notes de la Bateria de Portela ! 
Ni les mots ni les vidéos ne peuvent expliquer cette sensation que j'éprouve : le son harmonieux des percussions me vont droit au cœur, et me transportent de joie. Quelle énergie ! Il faut le voir pour le croire.

Pendant les premières notes je reste toujours bouche bée, bien que familière des baterias des écoles de samba de Rio depuis quelques années. Et c'est toujours à ce moment-là que je comprends pourquoi je viens ici chaque année. Je retrouve aussi avec plaisir les copains sambistes venus de toute la planète, de tous les continents.

Et tout comme les copains sambistes, nous essayons de ramener cette énergie à la maison, pour patienter jusqu'à la prochaine saison.
Mais là nous venons juste d'arriver. C'est toujours sympa de garder un lien à travers ce blog, et de partager ce qui se passe ici : car j'avoue qu'il m'est difficile de garder cette expérience pour moi. 

Je prends mon instrument pour la répétition, et dès que je commence à jouer je ne ressens plus ni fatigue ni sommeil... Il ne reste que du positif ! C'est ça l'effet SAMBA ! :o)
C'est parti pour le carnaval de Rio 2020 :  il faut jouer, jouer, répéter et répéter jusqu'à jouer sans avoir besoin de réfléchir et sans la moindre hésitation. 

L'école concurrente invitée de ce vendredi est Unidos de Tijuca. La nuit passe vite, nous rentrons au lever du soleil.

Samedi : feijoada de PORTELA


Tous les mois, il y a la feijoada de l'école. C'est un moment de fête avec des concerts, et un public en  nombre venu pour manger une feijoada et passer un bon moment.

Vers la fin du concert de Leci Brandão, la bateria est invitée à monter sur scène. Point de protocole : nous nous mettons en place un peu dans le désordre, et nous attendons plus ou moins sagement notre tour. Plus ou moins sagement parce qu'il y en a toujours qui tapotent sur leurs instruments et qui se font gronder par les directeurs.

Photo prise côté scène : je m'occupe en attendant de jouer

Leci Brandao a reçu une médaille de Portela lors de cette soirée.
Et sur le site officiel de l'école, devinez qui on voit en arrière plan avec quelques personnes de la bateria en train de s'installer pendant la remise de la médaille (photo du site ci-dessous). 
Photo du site officiel, prise côté public - La bateria commence à s'installer

Après les festivités, la nuit n'est pas finie pour autant. L'école est invitée par une école concurrente : Mocidade Independante de Padre Miguel. Tout le monde monte donc dans le bus vers 1h du matin : la bateria, les danseuses avec leurs plumes, les porte-drapeaux, les baianas...

Arrivés sur place, Beija Flor, une autre école invitée elle aussi, s'apprête à faire son show. C'est toujours plaisant de voir les autres écoles, surtout quand leur Quadra (QG de l'école de samba) est loin du centre de Rio. Et bien entendu, nous nous intéressons beaucoup à la bateria.
Quand c'est notre tour de jouer, la nuit est bien avancée. Ça fait deux shows dans la même soirée !

Encore une fois, nous rentrons au lever du soleil.

Dimanche : répétition de rue de PORTELA


Cela fait trois jours de suite qu'on joue. Mais cette répétition-ci est de loin la plus mémorable !

Dès le premières notes la pluie s'est mise à bien tomber. Pas du genre crachin ! Non, non, une pluie bien dense qui "tombe" vraiment. Et ici, même s'il pleut le carnaval a lieu. La répétition ne peut pas être annulée, il est trop tard : tout le monde est prêt.

Après une minute à peine, nous sommes tous trempés. La seule chose à faire c'est de mettre les appareils électroniques dans des sacs étanches. La pluie d'été n'est pas froide, heureusement. J'ai l'impression de jouer sous la douche, les pieds dans l'eau !

Nous sommes arrivés à l'abri, trempés mais heureux ! Il n'y a qu'ici à Rio qu'on peut vivre des choses pareilles. En tout cas c'est amusant, ça sort de l'ordinaire.

C'est surréaliste ! Le plus étonnant dans tout ça, c'est que le public est nombreux et euphorique ! Quelle idée farfelue de nous suivre sous une pluie battante !

Là où il y a de l'eau, il y a de la vie ! 

Lien vers une vidéo Facebook (je ne sais pas si ça marche)

La pluie nous amène l'eau, si indispensable à la vie. J'y trouve un avantage : pas besoin de bouteille en plastique pour boire. Il suffit de sortir la langue, et en plus, cette eau-là a bon goût.

Certaines situations font trop rire, et font oublier le caractère habituellement très sérieux de la répétition de rue. Par exemple, ce n'est pas commun de voir un directeur arrêter de donner des consignes et courir à contre sens du défilé pour récupérer sa tong qu'il a perdue dès le premier virage.

La dernière fois que nous avons joué sous une pluie diluvienne, c'était en 2015 à la répétition technique au sambodrome. Souvenir mémorable ! En temps normal, personne ne resterait sous cette pluie. Et pourtant ce jour-là, toute l'école a défilé comme jamais, avec une cohésion et un bonheur indescriptibles.


Maintenant que j'ai joué deux fois sous une pluie torrentielle, je comprends bien le sens de la chanson : "I'm singing in the rain, lalalala.... Just singing and dancing in the rain... lalala ... and I'm happy again !"


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